Ministre de la Culture et des Arts en République Démocratique du Congo, Banza Mukalay Nsungu navigue à contre-courant de la tradition africaine qui enferme le détenteur de l'autorité dans la conception du mythe invincible, immortel, donc infaillible. Dans l’ouvrage Kinshasa Bangalore publié aux éditions l'Harmattan, l'auteur révèle sa maladie, un diabète de Type 2 dont il souffre depuis 1991.
Dans cet exposé, il dresse la longue liste des hôpitaux qu’il a fréquentés et les pérégrinations supportées : Le centre cardiologique du professeur Ngoie Nkulu Dophra à Lubumbashi, le Ngaliema Center à Kinshasa, le Vincent Pallotti Hospital en Afrique du Sud, l'hôpital Saint-Pierre à Bruxelles et encore le Narayana Health (NH) de Bangalore en Inde. Il explique aussi sa résistance à la maladie avec l’aide de Dieu.
Le récit de la lutte contre la maladie de cet homme, Banza Mukalay Nsungu, ministre de la République dès le début des années 1990 et rescapé de remaniements ministériels, est parsemé à la fois d’une réflexion sur le sens du devoir et d’une vision consistant à voir l’homme politique améliorer le progrès social. Les soins médicaux reçus ont été efficaces dès 2007, mais à partir de 2013, sa santé se détériore à nouveau et l’oblige à partir se soigner à Bangalore.
Le décès de sa mère, Ilunga Shimba appelée aussi mère Mangasa, malade également, ajoutera une douleur supplémentaire à son mal. Banza suit désormais un régime drastique qui doit lui permettre de résister au diabète. « Quand les médecins indiens ont conclu que mon cas était certes grave, mais que je pouvais m'en sortir en respectant un régime strict, je me suis senti libéré, soulagé. » Ce grand agent de l'Etat congolais admire l'Inde, ce pays qui a « réussi à nourrir ce peuple si nombreux et si divers, et à lui donner des soins de qualité à moindre coût. »
Si l'auteur apporte un témoignage courageux ainsi que des réflexions humanistes et cohérentes, il lui faudra toutefois répondre à certaines questions que le lecteur se posera : Est-il raisonnable qu'un ministre se fasse soigner à l'étranger alors que ses compatriotes indigents sont condamnés à mourir sur place ? Banza Mukalay œuvre-t-il réellement pour que les Congolais puissent avoir des hôpitaux dignes de ce nom qui dispenseraient des soins de qualité qu’il a lui-même appréciés à l’étranger ?
Franck CANA
« Kinshasa Bangalore, vingt jours de méditation sur soi et sur l'avenir de la RDC » de Banza Mukalay Nsungu, témoignage, éditions l'Harmattan, 49 pages, 9 euros.
Source : Mito revista cultural n°26 d'octobre 2015.
Dans cet exposé, il dresse la longue liste des hôpitaux qu’il a fréquentés et les pérégrinations supportées : Le centre cardiologique du professeur Ngoie Nkulu Dophra à Lubumbashi, le Ngaliema Center à Kinshasa, le Vincent Pallotti Hospital en Afrique du Sud, l'hôpital Saint-Pierre à Bruxelles et encore le Narayana Health (NH) de Bangalore en Inde. Il explique aussi sa résistance à la maladie avec l’aide de Dieu.
Le récit de la lutte contre la maladie de cet homme, Banza Mukalay Nsungu, ministre de la République dès le début des années 1990 et rescapé de remaniements ministériels, est parsemé à la fois d’une réflexion sur le sens du devoir et d’une vision consistant à voir l’homme politique améliorer le progrès social. Les soins médicaux reçus ont été efficaces dès 2007, mais à partir de 2013, sa santé se détériore à nouveau et l’oblige à partir se soigner à Bangalore.
Le décès de sa mère, Ilunga Shimba appelée aussi mère Mangasa, malade également, ajoutera une douleur supplémentaire à son mal. Banza suit désormais un régime drastique qui doit lui permettre de résister au diabète. « Quand les médecins indiens ont conclu que mon cas était certes grave, mais que je pouvais m'en sortir en respectant un régime strict, je me suis senti libéré, soulagé. » Ce grand agent de l'Etat congolais admire l'Inde, ce pays qui a « réussi à nourrir ce peuple si nombreux et si divers, et à lui donner des soins de qualité à moindre coût. »
Si l'auteur apporte un témoignage courageux ainsi que des réflexions humanistes et cohérentes, il lui faudra toutefois répondre à certaines questions que le lecteur se posera : Est-il raisonnable qu'un ministre se fasse soigner à l'étranger alors que ses compatriotes indigents sont condamnés à mourir sur place ? Banza Mukalay œuvre-t-il réellement pour que les Congolais puissent avoir des hôpitaux dignes de ce nom qui dispenseraient des soins de qualité qu’il a lui-même appréciés à l’étranger ?
Franck CANA
« Kinshasa Bangalore, vingt jours de méditation sur soi et sur l'avenir de la RDC » de Banza Mukalay Nsungu, témoignage, éditions l'Harmattan, 49 pages, 9 euros.
Source : Mito revista cultural n°26 d'octobre 2015.